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Parcours et productions
mis en ligne le 9 avril 2005.
 
Association d’idées
 

Guylaine Renaud, chanteuse et directrice artistique d’Association d’Idées, propose depuis 10 ans une route chantée qui traverse Marseille, longe la Méditerranée, rencontre le tout venant, rend "conte" des patrimoines littéraires et musicaux et participe à des créations contemporaines. De concerts en ateliers, le don du chant, la « femme troubadour » nous invite à l’échange et aux partages.

" L’Art se trouve en se cherchant " : tout artiste est fondamentalement relié à un plan sensible, une quête parfois mystérieuse qui lui fait mener diverses expériences, explorer différentes formes d’expression, en solo ou en collaboration. Entre les phases d’expérimentations, de tentatives, d’élaboration de compétences, de remises en questions, l’artiste cherche la source de création qui, en lui, parviendrait enfin à une plénitude d’expression et à une évidente reconnaissance.

Guylaine Renaud, chanteuse d’origine italo-provençale, est à l’origine de la création d’Association d’Idées. Après 15 ans d’investissements personnels dans la musique, et 10 ans de multiples activités canalisées par Association d’Idées, 2004 a été une année de bilan de parcours, autant pour la chanteuse que pour l’association. Étape de maturité, entre épreuve de cohérence à trouver, preuve de compétences à affirmer, et oeuvres de création à canaliser et à diffuser.

1994 - 2004 : 10 ANS DE RECHERCHES ET DE RÉALISATIONS Depuis sa création, l’association fonde son travail et ses recherches sur l’acte vocal en tant qu’expression individuelle (improvisations), sociale (ateliers dans la cité), culturelle (patrimoine méditerranéen) et universelle (lien entre les peuples, entre les générations...).

Le glissement d’un horizon à un autre, d’une pratique à une autre, a suivi une logique temporelle : De 94 à 97, Guylaine Renaud a personnellement exploré l’improvisation vocale et les racines corporelles de l’acte vocal. PARALLELEMENT, l’association a mis en place des ateliers dans différents lieux accueillant des personnes « altérées dans leur parole ». Cela suscita plusieurs collaborations avec des hôpitaux psychiatriques, tels 3bisf à Aix en Provence, Édouard Toulouse à Marseille, la Cie Turbulences à Paris... L’improvisation vocale, le cri primal, l’expression immédiate d’un environnement sensible devint tribune de l’être et de sa vocation à communiquer ce qu’il est.

Cette voix du corps deviendra plus tard un chant... et l’association, dès 1998, s’est consacrée à l’enseignement et à des cours de chants plus techniques, à destination d’un public désireux de travailler une expression personnelle, de manière professionnelle ou en amateur. PARALLELEMENT, Guylaine Renaud fut de plus en plus imbibée par la richesse du patrimoine poétique et musical de l’univers provençal, méditerranéen, son berceau natal. Au cours d’un voyage dans le désert algérien, elle rencontra son instrument : le bendir, percussion nomade associant dextérité et spontanéité. Des collaborations artistiques avec Armand Gatti, Manu Théron, Maggie Nicols, Miqueu Montanaro... vinrent également enrichir la sensibilité et le métier.

Dès 2000, de nouveaux ateliers collectifs furent mis en place, intégrant désormais ces dimensions sociales et culturelles dans le corpus même de l’atelier : " Jonction " (Atelier de poésie et de chant de jeunes primo-arrivants du collège du Vieux Port, s’inscrivant dans l’exposition éponyme lors de la manifestation “Djazaïr à la Friche” à l’initiative du plasticien Denis Martinez), " La convivialité festive provençale et maghrébine " (Rencontre interculturelle entre les femmes du quartier Barriol à Arles et celles de l’atelier de chant Paroles de Femmes)...

A travers ces chorales amateurs et lors d’événements de scène ou de rue, il s’agissait aussi d’interroger l’espace public, les relations dans la Cité, les mémoires collectives et leurs expressions actuelles. De "l’association d’idées" à l’association de voix, pour porter une parole enracinée dans la tradition festive et chaleureuse de l’art vivant, chanté-partagé. Chants méditerranéens et créations musicales continuaient cependant de s’enraciner dans une expression fondamentale de chaque personne participant à ces ateliers. PARALLELEMENT à ce travail d’ateliers et aux compétences professionnelles qui s’y sont développées, Guylaine Renaud a créé, tantôt en solo, tantôt en collaboration avec d’autres artistes, plusieurs spectacles (musique, théâtre, image...) et groupes : Aubades (concert déambulatoire en solo), mEli-mEli (chants méditerranéens et créations originales), les Cafés Chantants, des pièces musicales et contées en occitan, français et italien... (L’homme était nomade et la terre mobile, Veillée de la Chandeleur, Secrets de Noël, Sur le chemin de l’Etoile...). Cette dynamique de concerts et de rencontres musicales lui a également permis d’explorer et d’enrichir ses compétences de compositeur.(Pour plus de détails, voir sur le site http://guylaine.renaud.free.fr)

10 ANS APRES, 2005 : LA QUINTESSENCE D’UN PARCOURS, ENTRE FRAÎCHEUR ET PROFESSIONNALISME.

--------- UN BILAN DE PARCOURS ET DES REMISES EN QUESTION.
-  Malgré la richesse de toutes ces productions, tant pour les acteurs que pour le public, la multiplicité des formes travaillées (concerts solos + concerts à plusieurs, ateliers en milieu médical, social, collaborations avec des théâtres, des artistes visuels, enracinement dans les héritages artistiques provençaux et méditerranéens + création d’oeuvres musicales originales, événements de scène + de rue...) peut parfois conduire une association ou un créateur à l’éparpillement et à la perte du fil conducteur. Cela peut également déstabiliser les clients potentiels qui ont du mal à repérer les multiples offres de spectacles et de collaborations. Et les institutions publiques, pour qui une association qui s’autofinance en grande partie par ses ventes, n’aurait pas besoin d’aides publiques. La question du marchand (vente de créations, de concerts...) et du non-marchand (transmettre un patrimoine vivant, provençal et méditerranéen, ateliers à dimension sociale par l’acte vocal...) fut donc travaillée au sein de l’association, afin de clarifier tous les axes de recherches, de créations et de recentrer visibilité et propositions.

-  La manière de collaborer avec d’autres artistes fut également interrogée : Une problématique récurrente, rencontrée chez les artistes, renvoie à la dynamique réalisation personnelle / réalisations collectives. Assumer une position centrale, artistique, en plénitude de compétences et de confiance en soi est généralement le fruit d’un cheminement. L’intuition artistique guide "de fil en aiguille" vers des gens, des structures... avec le lot d’espoirs, d’attentes, de doutes, de joies, de frustrations, de satisfactions que beaucoup d’artistes et musiciens partagent.

-  Ce recentrage 2004, s’est réalisé alors que le statut des INTERMITTENTS était restructuré par le gouvernement. L’association a jusqu’ici employé de nombreux artistes avec ce statut, grâce aux multiples activités de concerts et d’ateliers. Aujourd’hui, seule Guylaine Renaud reste intermittente, Isabelle Vidal est salariée à temps plein, David Lepolard a rejoint l’équipe en free-lance. L’association se recentre dorénavant sur cette équipe de 3 personnes, avec des objectifs sur 3 ans.

Le fait qu’il faille aujourd’hui travailler plus (507 heures sur 8 mois au lieu de 12) ne met pas en péril la structure mais l’engage dans une efficacité sans précédent. L’objectif de "travailler plus", c’est-à-dire de "créer, produire et diffuser" et de générer échanges et activités économiques dynamiques est l’objectif de l’association et de l’artiste. Faire économie est considéré comme "faire échange entre", dans la tradition méditerranéenne et portuaire de la ville. Un état d’esprit, une mer marchande, où chacun apporte et échange sur la place publique les fruits de son travail, ici artistique et culturel.

Après 10 ans d’intenses activités, l’association et la chanteuse ont senti la nécessité de faire ce bilan général, qui semble régulièrement incontournable à toute structure. Tout en renommant le désir et la vocation, les fondamentaux de l’engagement artistique, il s’agissait d’en renouveler les formes et la manière de les présenter aux publics et à la société.

--------- UNE NOUVELLE DYNAMIQUE
-  Poser tout à plat, nommer l’essence d’un parcours, en régénérer les formes et prendre en main son propre destin artistique, en assumant d’être le centre créateur d’une histoire, est un pari de maturité que Guylaine Renaud ne fait pas seule : après l’embauche, en septembre 2002, de Isabelle Vidal, chargée de production, et en juin 2004 de David Lepolard, chargé de communication, l’association s’est concentrée sur l’émergence, l’affirmation et la valorisation d’une identité artistique forte. La colonne vertébrale de l’association est Guylaine Renaud. Par la maturité artistique, et la confiance que le temps lui a permis de construire, elle se définit aujourd’hui comme directrice artistique de l’association (dans l’esprit du milieu de la danse : à la fois artiste, créateur, concepteur, employeur, salarié... poumon et moteur de la structure).

Au lieu de mettre en avant des noms de groupe ou de configurations musicales initiés par Guylaine Renaud, l’association met désormais en avant le nom de Guylaine Renaud. La multiplicité des configurations expérimentées pendant 10 ans s’est donc recentrée autour d’une unité, L’ARTISTE AU BENDIR, femme troubadour incarnant une voix méditerranéenne et proposant au public de la suivre sur le SGR (Sentier de Guylaine Renaud, clin d’oeil au "sentier de grande randonnée").

Ce SGR s’ouvre ensuite comme un éventail, nommé " Triptyque " où l’artiste jongle avec de multiples compétences : compositeur, interprète, metteur en scène et adaptatrice d’oeuvres littéraires et poétiques provençales et méditerranéennes. Le triptyque propose 3 modules : un concert “Vagabondages sur le SGR” sur scène ou en déambulation - une conférence musicale, “L’Aubade ou le don du chant”- un atelier de chant, espace citoyen de prise de parole et de création. Ces modules sont proposés séparément ou dans leur ensemble afin d’investir, d’une démarche souple et mobile, tous les publics et territoires, du concert en appartement au stade de France ( !).

Les moyens de visibilité de cette dynamique artistique ont été multipliés : site internet, reportages vidéo et cd de promotion, plaquettes, base de données... permettant ainsi, avec l’affirmation artistique, une organisation professionnelle des outils de production et de diffusion. Ainsi solidifiée, la structure pourra également, au gré des collaborations, apporter à d’autres projets un soutien logistique.

L’année 2004 aura permis la construction d’une identité artistique, vocale et musicale, que le temps a fait émerger, et que cette période de recentrage a permis de mettre en relief et en formes. Construction d’un éventail musical et scénique pleinement inscrit dans l’espace public, culturel, à la fois millénaire et actuel.

Association d’Idées
BP 21. 13191 Marseille cedex 20
Tel : +33 (0)4 91 64 17 97
asso.id@free.fr
http://guylaine.renaud.free.fr

-  - - - - - - - - LE PASSAGE DES 10 ANS D’UNE STRUCTURE, D’UN ENGAGEMENT PROFESSIONNEL / HYPOTHESE DE RECHERCHE POUR D’AUTRES REPORTAGES. Le parcours des 10 ans, de "crise de cohérence et direction" et le type de propositions qui peuvent en découler fait penser à l’épreuve du sablier : entre la partie haute et la partie basse, toutes deux de forme évasée, ouverte, il y a le passage par un goulot étroit : un goulot ou tunnel que l’on doit passer seul, à nu, où le temps n’est plus aux expérimentations et à la "quête de soi", ou à la "quête de l’autre". Même si la quête continuera, les 10 ans pourraient être une étape où il est temps d’affirmer et d’assumer PERSONNELLEMENT ce que l’on a déjà trouvé et validé en terme de compétences et de confiance. Cela peut demander beaucoup de transformations, dans son propre parcours (assumer la réalisation concrète de ses rêves ?) mais aussi dans le type de collaborations et de visibilité. Tout cela demandant une prise de risque inévitable, à structurer par une réorganisation générale de l’activité et des personnes concernées. Les collaborations ne se feraient plus en amont (dans la phase de construction où l’artiste cherche qui il est à travers les rencontres) mais en aval (l’artiste nomme qui il est, "ici et maintenant", et à partir de cette AUTONOMIE, il peut relancer des PARTENARIATS sous un autre registre).

Reportage réalisé à partir de deux entretiens du 26 août et 14 décembre 2004, avec Guylaine Renaud et Isabelle Vidal _
Statut : Association créée le 7/11/1994



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