Du théâtre-forum dans le 13/14
« Quelle alternative au travail salarié ? Entreprendre autrement ».
Date : 21 juin 2007 de 9H30 à 17H
Lieu : Centre Social Saint Just La Solitude, 189 avenue Corot, 13014 Marseille.
L’événement
INTER-MADE et l’association GEPIJ (Groupement des Educateurs pour l’Insertion des Jeunes) co-organisent un forum d’une journée sur le thème : « Quelle alternative au travail salarié : entreprendre autrement », en partenariat avec le PAPEJ et le centre social de Saint-Just La Solitude, les associations Eco-Avenir, ZimZam, La Plateforme, La Cohue, Lieux d’Accents...
Ce forum aura lieu le jeudi 21 juin 2007, de 9h30 à 17h, au centre social de Saint Just (189 avenue Corot, 13014) et s’adresse prioritairement à des jeunes de 16 à 26 ans de faible niveau de qualification vivant des difficultés d’insertion professionnelle.
2. Les principes de l’intervention
Les jeunes hors parcours scolaires et professionnels peuvent avoir des rapports au travail dévalorisants et insatisfaisants, d’où leur manque d’implication dans un parcours de formation initiale. Ils se sentent en quelque sorte prisonniers d’un choix qui n’en est pas un, coincés entre exploitation et exclusion, sur la base duquel la motivation au travail ne peut se construire durablement. L’une des raisons de ces difficultés d’insertion sur lequel nous proposons de travailler est cette absence d’horizon, cette difficulté à penser sa place dans la société et donc à s’y impliquer.
Notre point de départ est de prendre ces jeunes au sérieux lorsqu’ils parlent de cette absence d’avenir et du refus de la société de les intégrer.
Par le biais du théâtre forum, nous mettrons ces questionnements et ces inquiétudes au cœur du débat collectif, où les responsabilités de chacun pourront être interrogées.
Puis nous prolongerons ce débat, à travers quelques exemples d’entrepreneurs solidaires qui viendront échanger avec le public l’après-midi, pour suggérer que si une insertion professionnelle n’est jamais donnée, elle peut en revanche raisonnablement s’inventer.
Les débats, soulevés le matin par le biais du théâtre forum et poursuivis l’après-midi avec des entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire ne seront pas techniques mais d’essence politique : ce sont les rapports au travail qui seront collectivement interrogés. En montrant que d’autres formes d’entreprenariat et d’organisation dans le travail sont possibles, notamment à travers l’implication dans une gouvernance collective au service d’un projet économique (par le biais de SCOP ou d’associations), nous aborderons cette question sous un angle plus politique et moins économique que ce qui se fait habituellement. Au final, c’est une discussion sur le sens du travail que nous proposons, en suggérant, en guise d’ouverture, des pistes à explorer :
le meilleur moyen de trouver sa place est de la créer
quand on créé, on peut sortir du rapport tueur-tué et adopter des formes de gouvernance donnant sa place à chacun.
3. La méthode
Du théâtre forum le matin
Le théâtre forum est une forme d’expression populaire née il y a une trentaine d’années au Brésil (issu du « théâtre de l’opprimé » d’Augusto Boal). Il permet une mise en débat autour de questions choisies à l’avance et illustrées par de courtes scènes jouées par des comédiens professionnels. L’intervention du public sur scène permet à chacun de proposer une alternative, d’autres réactions que celles présentées par les acteurs.
Trois scènes seront montées par les comédiens de La Cohue, permettant de soulever trois questions : sur les difficultés à trouver sa place, sur l’insatisfaction laissée par une inscription professionnelle en bas de l’échelle et sur la difficulté à développer ses propres projets. Un joker a pour rôle de faire le lien entre la scène et la salle. Dans un premier temps, les comédiens jouent l’ensemble des trois scènes. Puis ils rejouent les scènes les unes après les autres et toute personne du public peut intervenir en proposant de remplacer un acteur pour répondre différemment, à partir de son vécu, à la problématique posée. Tant que la proposition ne convient pas et que quelqu’un veut proposer une interprétation différente, on rejoue la scène. Lorsqu’une satisfaction générale se dégage, on note la proposition et on passe à la scène suivante.
Bien que la problématique abordée s’adresse prioritairement aux jeunes, la question des rapports au travail peut concerner tout le monde et chacun pourra intervenir : se croiseront ainsi sur scène des entrepreneurs, des jeunes et des moins jeunes, salariés ou sans activité, des travailleurs sociaux... qui rejoueront les scènes de la vie pour collectivement, à partir de différents points de vues, en interroger le sens et les alternatives. Le principe est concret, vivant et drôle.
Un repas collectif : un buffet paysan pris en commun permettra de revenir sur la mâtinée, de prolonger les discussions et de s’engager progressivement vers les échanges de l’après-midi.
Les interventions d’entrepreneurs l’après-midi :
Les échanges de l’après-midi permettront de montrer que d’autres formes de travail et d’entreprenariat possibles. Avec trois entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire (deux sous forme coopérative, un sous forme associative), on abordera concrètement les questions du partage du pouvoir dans les relations de travail, des parcours de ces créateurs atypiques et des possibilités pour chacun de prendre en main son avenir.
Les structures pressenties pour intervenir sont : ArBâts, coopérative d’éco-construction, SOTELEC, coopérative travaillant dans les télécommunications, ZimZam association ...
4. Les suites du forum
A l’issue de ce forum, l’association GEPIJ propose, pour les jeunes (public PAPEJ/Mission Locale) qui sont intéressés par ces formes entrepreneuriales, d’organiser des visites de deux jours au sein de structures coopératives, de manière à poursuivre les discussions et approfondir les thèmes abordés lors du forum. Ils pourront par exemple se rendre à Manosque, pour échanger avec les quatre éco-constructeurs d’ArBâts, visiter des coopératives d’Aubagne, de Roussillon...
Le pari sera réussi si le parcours proposé permet aux jeunes de se projeter dans un avenir professionnel suffisamment porteur de sens pour justifier la reprise d’une formation initiale.
A leur retour, on pourra ainsi envisager une réorientation vers le PAPEJ, qui reprendra l’initiative en partenariat avec d’autres structures d’insertion (Mission Locale, Plie, GRETA...) pour accompagner ces jeunes vers une formation professionnelle initiale (CAP menuiserie, maçonnerie...), qui pourra constituer la première étape de la reprise en main de leur avenir.
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