Assemblée Générale du 27 juin 2009. Rapport moral 2008

LaPlateforme est une jeune association, puisque dans sa forme actuelle elle a été créée en 2007. Pendant plusieurs mois, celles et ceux qui en sont les initiateurs, se sont retrouvés pour définir les contours d’une expérience humaine, collective avec la volonté affirmée de s’inscrire dans une démarche d’échange, d’écoute et ceci dans la diversité des approches et des engagements.

Si l’exercice n’a pas toujours été facile, nous sommes tombés d’accord sur un certains nombres de principes qui soutiennent la participation de chacun à la construction d’un projet commun. L’objet de LaPlateforme, qui s’inscrit dans ce qu’il est commun d’appeler l’économie sociale et solidaire, est d’assurer la promotion et l’accompagnement de démarches de citoyenneté économique.

Bien sur le terme de citoyenneté économique peut poser question. Mais pourtant accoler les mots citoyenneté et économie résonne de façon particulière aujourd’hui.

Le projet de LaPlateforme offre ainsi un espace de croisement, d’échanges, de mutualisation et de production à celles et ceux qui souhaitent partager leurs expériences ou leurs questionnement ou qui en éprouvent le besoin.

La mise en œuvre du projet s’est concrétisé grâce à la mobilisation de personnes bénévoles, d’un réseau d’initiatives adhérentes, amies, alliées (Intermade, GEPIJ, LaCohue, BABALEX, Place, VCM, APEAS, etc.) et l’appui de collectivités locales (Conseil Général des Bouches du Rhône, Conseil Régional PACA). Et bien sur une équipe opérationnelle, Philippe, Sandrine et Agnès qui sont la cheville ouvrière de ce projet. Philippe vous parlera plus précisément du rapport d’activité. Je voudrais également remercier Francine pour sa participation et son aide dans l’organisation des événements de l’année ainsi que Cécile pour la préparation de cette journée.

Nous avons deux temps forts dans la vie associative. Un qui est formel et qui est l’assemblée générale et un autre que nous avons instauré depuis deux ans et qui consiste en un temps d’échange, de convivialité et de travail qui se déroule sur un week-end. Ces moments sont importants parce qu’ils participent à la vie démocratique, à la vitalité de l’association et remplissent un des objets de nos statuts qui vise la promotion sociale, économique, culturelle de ses adhérents. C’est pourquoi nous avons voulu qu’au delà de l’objet principal, du fonctionnement de l’association, la vie associative soit respectée et développée.

Bien sur nous sommes au début d’une expérience et il est normal que le mode d’organisation, on dirait aujourd’hui de gouvernance, se cherche un peu. Mais nous vivons une période difficile et paradoxale où deux tendances s’expriment. L’une qui est faite de repliement, de retour sur des certitudes et qui est source de tensions et l’autre qui cherche à recréer, à renforcer des liens à échapper à la fatalité.

Je pense, bien sur, que la Plateforme devrait s’inscrire dans une démarche d’ouverture, de créativité. Mais pour cela il me semble que nous devons accepter une certaine dose d’imprécision, d’errance, de tâtonnements. Lors des récents mouvements sociaux en Guadeloupe, des intellectuels parlaient de réinventer la poétique. Lors de nos débats fondateurs, la poésie faisait également partie de nos préoccupations. Alors que certains voudraient nous réduire au simple rôle de consommateur-producteur, nous pouvons participer à notre niveau, à partir de nos vécus personnels, de notre expérience au sein d’un collectif comme Laplateforme à la construction d’une autre vision de l’humanité, du vivre ensemble.

Cet après-midi, nous allons avoir un temps d’échanges sur la notion de réseau. Pour ma part je souhaite que LaPlateforme continue à offrir cet espace de rencontre, de croisement, d’entretien des petits sentiers de l’interconnaissance au milieu des autoroutes de la communication et de l’information.

Réseaux Croisés

Nous avons placé cette année notre assemblée générale sous le thème du réseau. Mais qu’est ce qu’un réseau ? N’étant pas un spécialiste je me suis raccroché à quelques notions de base et surtout à ce que me renvoyait ce terme de réseau. De là j’ai retenu deux exemples de réseau qui m’ont permis de comparer, l’imagination aidant, des approches différentes et surtout de faire quelques divagation intellectuelles. Il y a d’un côté le réseau routier (mais le ferré est comparable) et le réseau hydrographique.

D’un côté nous avons un réseau conçu est voulu par une volonté humaine forte et centralisatrice et d’un autre côté des ruisseaux, rivières et fleuves qui forment une entité cohérente sur un bassin versant.

Dans les deux cas ces réseaux se sont modifiés avec le temps, enrichis ou appauvris.

Mais surtout ce qui m’a frappé ce dernières années, disons depuis une cinquantaine d’années, c’est la disparition progressive dans ces réseaux, des petites entités qui assuraient un maillage étroit sur les territoires et surtout participaient à leur irrigation.

Je veux dire par là qu’en même temps que se renforçait le paysage des grandes autoroutes, des TGV ou encore du requalibrage de certains cours d’eau, les petites voies de communication (trains locaux, sentiers), les petits ruisseaux étaient délaissés, abandonnés et certains disparaissaient.

De là mes pensées sont évidemment allées vers un autre réseau celui que l’on cite quant on parle des autoroutes de l’information : l’Internet.
Est ce que le même phénomène ce produit ? Est ce que le développement de l’Internet assèche d’autres canaux d’information, de communication plus modestes mais qui participent ou participaient eux aussi à l’irrigation d’un territoire qui pourrait être celui de la cohésion sociale, du vivre ensemble.

Bien sur l’existence des petits sentiers étaient compliqué, il fallait les entretenir. Le maintien d’une voie ferré secondaire demandait des négociations au niveau local pour décider de la fréquence, des horaires de passage. L’entretien d’une rigole entraînait des discussions sur les droits d’eau.

Roland Magnaudet

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