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fleche ... Tux Logic : Interview de Fabrice Mur.
Logiciels libres - Marseille
mis en ligne le 3 mai 2006.
 
Tux Logic
 

Après une formation de pilote de ligne, Fabrice Mur s’est reconvertit dans le développement d’installations et de solutions informatiques issues de l’univers du « libre » pour lequel il se passionne. Les solutions qu’il met en oeuvre visent à faciliter l’organisation collective de structures associatives ou économiques par une gestion partagée des moyens ou des informations : partage et sécurisation de connexion internet, gestion partagée de ressources ou de fichiers, sauvegardes centralisées et automatisées, accès à distance et administration des droits d’utilisation, carnets d’adresse ou agendas partagés, plateforme de travail collaboratives, maintenance du réseau sur site ou à distance, etc...
L’utilisation de solutions libres lui permet de concentrer le coût des interventions sur une qualité de service et de maintenance adaptée aux besoins spécifiques des activités et des pratiques de ses clients. Implantée à Marseille, Tux-logic développe également une ingénierie de travail à distance.

Philippe Oswald : Quelle a été votre trajectoire ? D’où vous est venue cet intérêt ou cette passion pour les solutions libres ?

Fabrice Mur : Je cherchais à me reconvertir et je voulais m’acheter un ordinateur. C’est un ami informaticien qui m’a fait découvrir les logiciels libres. Il était convaincu qu’ils étaient plus performants. Moi j’avais peu de moyens. En me plongeant dans cet univers, j’ai découvert des centaines de logiciels entièrement gratuits, ce qui m’a permis d’expérimenter et d’explorer énormément de choses. J’étais fasciné. Je me rendais compte que certains logiciels entièrement gratuits offraient les mêmes possibilités que des logiciels qui valaient des fortunes. D’un coup, je me suis trouvé riche. Ma découverte d’internet s’est faite en même temps. Je trouvais des dizaines de sites très bien documentés, des manuels d’utilisation, des échanges d’internautes. J’entrais dans une immense bibliothèque entièrement accessible, et peu à peu j’ai compris ce que représentait véritablement l’esprit du libre. Alors que je n’avais presque aucun moyen j’ai pu apprendre énormément et progresser rapidement. J’ai eu envie de partager et de diffuser ces possibilités.

2. Pourquoi et comment avez-vous décidé de créer une société dans le secteur des solutions libres ?

Je ne comprenais pas pourquoi ces logiciels n’étaient pas plus diffusés et j’avais vraiment envie de faire partager cette découverte. J’avais envie d’en faire mon métier mais j’avais des scrupules. Je me disais qu’il n’était pas possible que je gagne de l’argent en distribuant des logiciels entièrement gratuits. Mais en fait je me suis rendu compte que la communauté poussait à ça. Je suis tombé sur un « How To Entreprendre dans les logiciels libres » qui a été un déclic pour moi.
J’ai compris que la licence GPL ne voulait pas dire que tout devait être gratuit. Les logiciels peuvent être distribués gratuitement, comme ils peuvent être vendus. Tout ce qui contribue à leur diffusion est accepté. Cette licence impose simplement le fait qu’ils doivent toujours être distribués de manière libre, c’est-à-dire avec une accessibilité au code, ce qui fait qu’il n’est pas possible de les rendre propriétaires. Il ne peut pas y avoir de monopole. Ils peuvent être enrichis, modifiés, donnés, vendus, peu importe. La différence se fait sur la qualité ou la renommée du service. Certaines sociétés développent des solutions entièrement libres. De cette manière, elles profitent de l’aide de la communauté des internautes qui testent les versions, les améliorent, etc... En même temps, elles sont connues comme étant à la source de ces logiciels, donc les plus spécialisées, ce qui leur permet de vendre des prestations marchandes. Pour moi c’est pareil. Je peux proposer d’installer des solutions libres qui sont entièrement gratuites, ce me qui permet de réduire des coûts d’intervention, mais aussi d’améliorer considérablement la qualité de mes prestations. Pour un même montant je peux proposer des solutions qui vont beaucoup plus loin que si j’utilisais des logiciels propriétaires.

3. Quels sont les principaux apports du « libre » pour les petites entreprises ou les particuliers ?

Il y a beaucoup d’avantages. Mais il faut comprendre le fonctionnement du « libre » pour les percevoir. Tout d’abord, le développement ouvert de ces logiciels fait qu’ils sont beaucoup plus stables. Ils sont testés en permanence par la communauté. Dès qu’un bug est repéré, il est signalé et une version corrigée est disponible. Les mises à jours sont quasiment automatisées. En plus les migrations d’une solution à une autre sont beaucoup plus faciles. Lorsque vous investissez une somme importante dans un logiciel propriétaire, vous avez du mal à en changer et vous devenez dépendants de solutions techniques qui ne correspondent pas toujours à votre évolution. Avec les logiciels libres, vous pouvez très facilement migrer d’une solution technique à une autre, mieux adaptée à vos besoins. Ils sont également très malléables. Vous pouvez prendre du code existant et l’adapter à votre utilisation. Les solutions libres sont donc beaucoup plus évolutives. Elles sont aussi plus économes en ressource et optimisent les performances. Vous n’installez que ce dont vous avez vraiment besoin. Il y a une multitude d’avantages. Par exemple, j’ai moi-même pu me doter d’une série d’outils qui facilitent considérablement l’administration sur site ou à distance. Je n’aurais jamais pu acquérir les mêmes outils en version propriétaire. Il y en a pour une fortune. Donc je suis moi-même très bien outillé et plus performant. En plus j’ai accès à une documentation technique foisonnante et extrêmement riche, sans compter l’appui de la communauté des internautes auprès de qui vous trouvez toujours une aide.

4. Comment percevez-vous les enjeux de la brevetabilité des logiciels dans votre propre activité ?

Les brevets sont une aberration dans notre domaine. Revenons à la source : pourquoi les brevets ont-ils été inventés ? Pour stimuler et protéger l’innovation. Ils ont été mis en place pour permettre aux entreprises de financer leur effort de recherche et les protéger du pillage. Mais si à un moment donné, les brevets arrivent à produire l’effet inverse, c’est-à-dire à empêcher l’innovation, il faut les supprimer. Dans l’univers du libre, l’innovation est très forte. Elle est continue et permanente : le principe de la licence GPL fait qu’il peut y avoir à la fois innovation et économie. La communauté des internautes produit une connaissance que tout le monde peut enrichir et dont tout le monde peut se servir sans jamais en devenir propriétaire. Les entreprises aussi bénéficient de cet apport considérable. Elles lancent de nouveaux projets, s’appuient sur un patrimoine immense entièrement disponible, l’enrichissent et se fabriquent en même temps des compétences solides qu’elles valorisent sur le marché. Les brevets produisent l’inverse. Malgré la résistance de l’Europe qui a déjà voté deux fois contre les brevets, de nombreuses sociétés en ont déjà déposés une myriade. Les lobby économiques reviennent à la charge en permanence. Le « achetez en un clic » ou la barre de progression où l’on voit l’avancée d’un téléchargement par exemple ont été brevetés. Ca veut dire quoi ? Ca veut dire que toute personne qui utiliserait ensuite ces principes de base devrait payer un droit au dépositaire du brevet au risque de se faire attaquer. Plus moyen de bouger sans risquer d’être mis à l’amende pour n’importe quoi. Ca tue complètement l’innovation. Bill Gates le dit lui-même : il n’est pas devenu riche grâce aux logiciels, il est devenu riche grâce aux brevets. Ses logiciels ne sont pas beaucoup mieux que les autres, sinon pire, mais sa position de monopole lui assure une rente de situation. Très concrètement, si cette folie des brevets devait s’appliquer à l’univers du libre, ça voudrait tout simplement dire que je devrais arrêter mon activité. Mais je ne pense plus que ça soit encore possible maintenant. Les logiciels libres ont pris une place trop importante et de plus en plus de députés commencent à en comprendre les enjeux.

5. Avez-vous le sentiment que les entreprises, les utilisateurs ou les institutions sont sensibles à ces enjeux ? Qu’ils les comprennent ?

J’ai l’impression qu’il y a une grande confusion entretenue y compris par les médias. Les gens confondent piratage et gratuité. D’abord ils ne croient pas à la gratuité, et pour cause... Tout ce qu’ils ont connu de gratuit finit à un moment donné par devenir payant. On fait croire que c’est gratuit et puis ils découvrent à un moment donné qu’ils paient plus tard ou ailleurs. En mélangeant la question des brevets avec celle des droits d’auteurs, les législateurs ont opposé les internautes aux musiciens et aux artistes. C’est une grave erreur. Les artistes se sont mis à défendre ce qu’ils croyaient être leurs intérêts mais qui sont en fait les intérêts de leurs majors. La plupart ont un raisonnement basique. Ils se disent qu’ils gagnent de l’argent sur la vente de leurs disques et que les droits d’auteurs leur garantissent ça. Dans la réalité, la plupart sont dans la misère. Ils abordent leur métier comme le loto, en attendant le grand soir et en espérant tirer enfin la cagnotte un jour. Mais comme au loto, la majorité reste pauvre... et ignorée des majors. Avec une circulation libre, leur musique serait diffusée, elle circulerait et ça leur ouvrirait des portes. Ils seraient sollicités pour des concerts, des festivals, etc... Et ils pourraient toujours vendre leur disque : il y a des gens qui les achèteraient pour l’objet, pour la pochette, ou tout simplement parce qu’il accordent plus de valeur à ce qui est payant. Dans le libre, il y a des sociétés qui diffusent exactement les mêmes produits sous forme gratuite et sous forme payante. Ca paraît aberrant mais ça fonctionne très bien. Le système MacOSX est d’ailleurs basé sur Unix, sur le logiciel libre. Apple l’a personnalisé.
Pour nous, entrepreneurs du libre, ce qui est important, c’est qu’avec ce système, on peut vivre de notre travail. On ne devient peut-être pas richissime, comme dans le rêve de beaucoup d’artistes, mais on peut vivre décemment de notre travail. Moi c’est ça qui m’intéresse. Les derniers amendements à la loi DAVDIS proposés par l’UMP ménagent la chèvre et le chou (cf lien). Mais du coup, ils ne conviennent ni aux artistes, ni aux internautes. Il n’y a pas vraiment de choix clair fait sur le fond, ce qui fait qu’on en reste encore avec des contradictions qui vont jusqu’à s’inscrire dans la loi.

6. Quelles sont, selon vous, les principaux freins ou réticences à la diffusion et à l’utilisation des solutions libres ?

A mon avis, le poids des monopoles joue beaucoup. Quand vous achetez un ordinateur PC, il est déjà livré la plupart du temps avec un système windows. C’est de la vente forcée. C’est interdit par la loi mais les accords commerciaux rendent ça possible. Du coup les habitudes d’utilisation se font sur ces environnements-là, et ensuite c’est peut-être plus difficile d’en changer. Pourquoi les gens choisissent des solutions plus chères, moins performantes dont ils sont ensuite dépendants ? Cherchez l’erreur...
L’environnement logiciel aussi a son importance. De nombreux logiciels ne sont développés que pour mac ou windows. Mais certains distributeurs développent maintenant des versions linux, y compris pour des logiciels propriétaires. Par ailleurs, l’univers du libre est de plus en plus étoffé. Il existe un annuaire de plus de mille logiciels sur framasoft.net par exemple.
Certains sites présentent des équivalences ou des correspondances entre logiciels libres et logiciels propriétaires pour aider les gens à se repérer :
http://www.om-conseil.com
http://lolut.utbm.info
http://www.ac-amiens.fr.

Mais il y a aussi le rapport à la gratuité. Le fait de payer rassure les gens. Ils ont le sentiment de pouvoir donner une valeur aux choses, de mieux pouvoir se repérer. Ils restent emprisonnés dans l’idée que ce qui est gratuit n’a pas de valeur ou n’est pas fiable. C’est pour ça que certaines sociétés du libre développent aussi des versions payantes. Mais bon, de toute façon, le libre se développe, c’est indéniable. Les réactions des lobbys en sont la preuve. Leurs intérêts sont menacés.

7. Comment faites vous pour démarcher, et vous démarquer de l’omniprésence de la puissance commerciale des solutions dominantes ?

C’est un peu mon point faible. C’est difficile de tout faire en même temps dans une petite entreprise. Je passe beaucoup de temps à la technique et au développement, et sans doute trop peu à la commercialisation. Je dois progresser de ce côté-là. Mais en gros j’ai un site internet bien référencé (lien), je travaille avec un démarcheur qui prend une commission sur les contrats qu’il m’apporte, et je m’appuie sur mon réseau de connaissances. Il faudrait sans doute que je fasse un peu plus de démarchage direct, que je sois présent sur des salons, à des événements, etc... que je sois plus visible. J’ai encore des points à améliorer de ce côté-là.

8. Qui sont vos principaux clients ?

J’ai essentiellement travaillé avec des petites structures, des associations ou des petites entreprises. Je leur apporte des solutions performantes dans des budgets qui sont souvent limités. Mais récemment j’ai aussi travaillé sur des prestations plus importantes qui comportaient du développement, pour France 3, ou pour un prestataire parisien.

9. Pouvez-vous nous donnez un exemple d’une de vos réalisations ou prestations récentes ? Quelle amélioration a-t-elle apporté au client ?

Je suis intervenu pour une association de voile à la Ciotat. L’association est pilotée par deux personnes qui se déplacent beaucoup et ne se voient pas souvent. Pour autant, ils ont besoin de mettre à jour et d’échanger leurs informations en permanence. Ils doivent pouvoir y accéder rapidement et facilement. J’ai mis en place une solution VPN qui leur permet de prendre leur serveur en main à distance, comme s’ils étaient sur place. Ces solutions existent aussi bien sûr dans le domaine des logiciels propriétaires. Mais elles valent une fortune. Là, le coût est ramené à ma prestation d’intervention et à un peu de maintenance, ce qui le rend accessible pour eux.
Avec France 3 j’ai développé une petite interface pour la série « Plus belle la vie ». Il fallait mettre en relation les régisseurs, basés à Marseille, et les auteurs, basés à Paris, tout en gérant des droits d’accès différents pour les uns et les autres. Les régisseurs ont besoin de transmettre certaines données aux auteurs, des photographies de paysages ou de plans par exemple, mais ils ont aussi besoin de garder certaines informations pour eux. J’ai rajouté un petit développement très simple aux technologies déjà disponibles sur le libre pour l’adapter à leur demande. France 3 a des informaticiens en interne évidemment. Ils auraient donc pu le faire eux-mêmes. Mais ils ne sont pas adaptés pour des petits développements de cette nature. Mon intervention a permis de mettre en place très rapidement une solution simple, souple, et performante à un coût très raisonnable.

10. Avez-vous été accompagné dans la création de votre entreprise ? Quelle en a été l’utilité pour vous ?

J’ai suivi une formation à la création d’entreprise avec PLACE et ensuite j’ai intégré la couveuse Intermade pour tester mon activité sans avoir tout de suite le souci des charges et de l’administration de mon entreprise.
Je suis un peu partagé. C’est vrai que la création d’entreprise est un véritable maquis et l’on découvre une foultitude d’aspects que l’on n’aurait même pas imaginés. La formation m’a permis de clarifier certains aspects, de poser des questions que je ne me posais pas assez, de mieux définir mes produits. En même temps, j’avais du mal à prendre certaines décisions. Par moment j’aurais peut-être plus eu besoin d’une sorte de coaching, de quelque chose de plus dirigiste. La couveuse m’a apporté un cadre et des moyens qui m’ont permis de me lancer concrètement, de me confronter à la réalité sans être écrasé par l’administration. Mais je trouvais aussi que le fonctionnement qu’on nous demandait était trop collectif ou trop communautaire, et que cela avait tendance à me détourner de mon projet.
Avec le recul je me dis que j’ai peut être un peu trop tergiversé. A un moment il faut se lancer. C’est utile de s’appuyer sur des dispositifs mais il faut faire attention à ne pas s’y enfermer. A un moment donné j’ai complètement saturé des démarches de demandes d’aides. C’est des dossiers et des rendez-vous à n’en plus finir. J’ai tout laissé tomber et je me suis contenté d’une demande ACCRE en me disant qu’il fallait que je compte avant tout sur mon travail.

11. Avez-vous cherché et trouvé des partenaires dans cette aventure ? Vous êtes vous associé à d’autres expériences ?

Je me suis rapproché du réseau libre-entreprise. C’est un réseau qui a été créé à partir d’un petit groupe de prestataires du libre qui cherchent à promouvoir ce secteur, mais aussi à inventer d’autres manières de travailler ensemble en s’inspirant de cette philosophie du libre. Ils ont des listes de discussion, ils mettent en lignes des documents pratiques. Ils ont aussi édité un guide d’appui à la création d’activité dans ce secteur par exemple. Pour moi ça a été très utile pour élaborer mes premiers modèles de contrats ou de convention par exemple. Ça permet aussi de créer des liens. Ils m’ont déjà demandé d’intervenir sur une mission sur Marseille qui était compliquée à mener depuis Paris par exemple. Quand j’ai une question, j’y trouve toujours un répondant. Maintenant c’est un réseau international. Ils ont des correspondants en Tunisie, au Canada en Belgique...

12. Depuis que vous avez eu l’idée de ce projet, quelles ont été les étapes, les principales difficultés, les passages clés ?

J’ai mis beaucoup de temps. Entre l’idée et la création effective, je crois qu’il y a eu presque huit ans. En même temps, je me suis entièrement reconverti. Je n’étais pas informaticien et je ne connaissais rien à la création d’entreprise. Il m’a fallu tout apprendre. La technique d’abord, et puis ensuite le monde de l’entreprise. J’ai peut être un peu trop traîné ou hésité sur la fin, mais c’est un processus de maturation de toute façon...

13. Encourageriez vous d’autre créateurs à se lancer dans l’aventure du libre ?

Oui, plus que jamais, à condition qu’ils n’espèrent pas devenir milliardaires. C’est important de développer ce secteur et il y a encore énormément à faire. En même temps, rien n’est gagné d’avanc,e et il ne faut pas avoir peur de galérer un peu. Mais c’est une belle occasion d’inventer un métier utile et plaisant.

Interview réalisé par Philippe Oswald



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